"Notre travail de paix avec nos parents et nos monstres nous permet de prendre conscience que notre corps n’est plus la tombe des traumatismes du passé, mais bien un temple sacré. Parfois, ce travail de paix ne suffit pas et nous avons l’impression, malgré tous les efforts accomplis, de tourner en rond. Cette sensation, nous pouvons aussi l’avoir quand nous avons, sur le papier, tout pour être heureuse : une relation bienveillante avec nos parents, des monstres inexistants… Pourtant, quelque chose nous empêche de nous épanouir pleinement.
Pour nous, ostéopathes en intrapelvien, cette sensation peut s’expliquer par les trois cents ans d’histoire inscrits dans nos tissus, qui influent forcément sur notre chemin de vie. Cette histoire transgénérationnelle n’est cependant pas une fatalité, nous n’avons pas l’obligation de la porter de notre vivant. Pour être en paix avec elle, nous pouvons en effet travailler sur notre karma. Dans le bouddhisme, le karma est parfois comparé à un torrent de montagne. Ce mot sankrit signifie « acte ». Selon cette spiritualité millénaire, notre karma est formé par la pensée, la parole et l’action, qui ont pour sources le corps, l’esprit et l’âme.
Notre corps, ce temple sacré, change avec le temps, avec l’expérience. Nous naissons dans une enveloppe de bébé, fragiles et innocents, et nous mourrons dans un corps parsemé de cicatrices et des jolies rides, signes de notre sagesse et de notre maturité. L’esprit quant à lui évolue sous notre influence. Nous naissons avec un esprit doté d’une propriété magnifique : l’amour pour tout et pour tous. Quand nous quittons le corps de notre mère, puis son sein, nous découvrons la dualité. Toutes nos expériences heureuses ou maltraitantes transforment notre esprit en réflexions, en pensées, en attitudes, en langages. Nous nous conditionnons chaque jour à vivre en société et nous éloignons de notre état originel de pur esprit d’amour. Tout au long de notre vie, nous aurons donc la difficile tâche de faire évoluer notre esprit vers la bonté et la bienveillance grâce à une grande intelligence de cœur. L’âme, enfin, choisit notre mère avant même notre conception. Elle ne change jamais ; tout au long de notre vie, elle reste l’immuable gage de notre beauté.
Pour nous libérer de notre histoire et vivre pleinement notre divinité, notre unicité, il peut être bon de faire la paix avec notre karma. Comment ? D’abord en connaissant notre corps pour lui apporter les leviers nécessaires à sa libération (la conscience, la respiration…). Ensuite, en vivant autant que possible dans l’amour et la beauté de notre âme. Enfin, en explorant notre jardin secret et notre périnée, ce fauteuil impérial qui nous permet, en femme fière, de nous offrir au monde. En paix avec notre corps, en miroir de notre âme, nous pourrons alors avoir un esprit en phase avec nous-mêmes, qui ne soit plus en dualité."